La police belge s’intéresse à l'hypnose

La secrétaire d'Etat à l'égalite des chances belge, Elke Sleurs, a annoncé que la police belge pourra bientôt interroger les victimes de violence sexuelle sous hypnose. La Belgique a d'ailleurs déjà utilisé cette technique dans le cadre d'une audience.

La police belge utilisera bientôt l’hypnose dans certaines enquêtes

Tel Messmer, le célèbre hypnotiseur, la police belge pourra bientôt interroger des témoins sous hypnose. Cette méthode sera utilisée pour les victimes de violence sexuelle. Deux agents suivront pour ce faire une formation spécifique en hypnose médico-légale. Les victimes, traumatisées, ont souvent des blocages concernant les faits et les auteurs, et un tel interrogatoire peut être une solution pour libéré la parole.

Un homme incriminé en Belgique grâce à l'hypnose

L’hypnose est déjà utilisée en Belgique par des psychologues, psychiatres et médecins depuis les années 90 dans le cadre d’enquêtes judiciaires, mais jusqu’ici principalement dans un but thérapeutique. En juin, un homme a d'ailleurs pu être jugé et condamné à 10 ans de prison pour viol par le tribunal de Bruges grâce au témoignage sous hypnose d'une de ses victimes. Comme le relevait la RTBF en juin, les déclarations de la victime sont venus s'ajouter à d'autres éléments troublants concernant l'auteur des viols.

Les deux policiers belges sélectionnés, qui ont déjà une certaine expérience en matière d’hypnose thérapeutique, vont suivre cette formation spécifique en hypnose médico-légale aux Etats-Unis. "Ce procédé est souvent utilisé en Amérique, mais c’est assez nouveau en Europe et il n’existe pas encore de formation", souligne Elke Sleurs. Les deux agents pourront être déployés dans tout le pays. Les victimes devront donner leur autorisation.

L'hypnose, une méthode surtout utilisée en milieu médical

En France, l'hypnose n'est pas encore considérée comme un moyen fiable d'enquête. La Cour de cassation a jugé dans un arrêt du 12 décembre 2000 que "l'hypnose n'était pas un procédé interdit mais représentait actuellement une technique encore expérimentale à laquelle les chercheurs s'intéressent". Des déclarations d'un témoin sous hypnose ne peuvent pas pour le moment être envisagées comme des preuves véridiques.

L'hypnose est surtout utilisée dans le cadre médicale. L'hypnosédation représente parfois une alternative à l'anesthésie générale. Elle donne lieu à des opérations spectaculaires et peut même être utilisée pour traiter des tumeurs cérébrales. 

En Alsace, en 2013, ce ne sont pas des policiers, comme en Belgique, qui avaient été formés à l'hypnose mais des sapeurs-pompiers. Le but : apaiser les victimes de graves accidents.

 

@f3Nord | Publié le , mis à jour le