Se remettre d'un attentat avec l'hypnose

IL EST TOUT À FAIT POSSIBLE DE GERER UN TRAUMATISME SUITE A UN ATTENTAT AVEC L’AIDE DE L’HYPNOSE.

Victimes d’attentats, mais aussi témoins, familles ou secouristes, nombreux sont ceux qui ont été confrontés à l’expérience de la mort et qui pourront, potentiellement, développer un traumatisme.

 

Tout d’abord, un attentat c’est quoi ? Si tout le monde a sa réponse, au moins au travers de l’information que leur livrent les médias, la perception qu’en ont les victimes est, elle, bien différente. Sur le plan psychologique, un attentat c’est l’irruption soudaine d’un évènement extra-ordinaire dans une vie ordinaire. L’arrivée d’un corps étranger qui fait voler en éclats le sentiment d’existence, le sentiment d’unité d’un individu et certaines de ces croyances.

 

Parce qu’il n’y est pas préparé, l’individu se trouve subitement confronté à l’explosion de ses repères, à l’effroi de la mort qui s’en suit, au doute même quant à sa propre vie.

 

Bruits, odeurs, cris, silence de mort ou mouvements de foule, la victime se trouve en quelques secondes propulsée dans un univers qui la déborde de toutes parts. Commence alors un long parcours auquel elle devra faire face et qui va donner, bien souvent, un sens nouveau à sa vie.

 

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LES CONSÉQUENCES POUR LES INTERVENANTS

L’Agence régionale de santé Île-de-France et l'Institut national de Veille sanitaire ont conjointement lancé une enquête, nommée I.M.P.A.C.T.S, qui vise à mesurer les conséquences de ces événements.

 

Selon cette enquête, 3% des intervenants (pompiers, SAMU, médecins ou policiers) déclarent un état de stress post-traumatique et 14% ont au moins un trouble anxieux du type anxiété ou agoraphobie. "Les conséquences psychopathologiques de l’évènement varient selon l’existence d’une formation spécifique préalable au stress psychique", souligne l'enquête. D'où l’intérêt de généraliser ce type de formations pour prévenir les conséquences sur la santé d'événements aussi dramatiques.

LES CONSÉQUENCES POUR LES TÉMOINS

Six mois après un attentat, l’impact psycho-traumatique restait très important dans la population civile. Près de 4 personnes sur 10 présentaient toujours au moins un trouble mental : stress post-traumatique (20% d'entre elles), dépression caractérisée (10%), troubles anxieux (30%), selon cette enquête. Plus les personnes ont été exposées aux attentats (directement ou indirectement menacées, ayant vu/entendu les terroristes et/ou des victimes), plus les conséquences psycho-traumatiques sont importantes.

 

L'anxiété accrue peut aller jusqu'à un état de méfiance permanente, qui leur fait élaborer des scenarii catastrophiques dès lors qu'elles se retrouvent dans les lieux publics.

 

Cela crée de l'isolement, des difficultés à se rendre au travail, etc. Ce dont il faut se défendre, c'est de la fascination qu'il peut y avoir pour ces évènements. Trop s'exposer aux informations ou aux lieux des attentats peut rouvrir les blessures, empêcher de passer à autre chose. À la douleur de la disparition brutale et dans des conditions barbares de proches ou de simples concitoyens, au profond sentiment d'effroi, de tristesse, d'impuissance et souvent de colère ressentie par les témoins de l'assassinat de plusieurs personnes, s'ajoute le risque de développer chez les victimes survivantes d'un tel trauma une pathologie connue sous le nom d'état de stress post-traumatique (ESPT).

LE PARADOXE DE LA MÉMOIRE TRAUMATIQUE

Bien que les sujets ne soient plus en situation de confrontation directe à l'épisode traumatique, des éléments plus ou moins liés au trauma (une odeur, un bruit rappelant la scène traumatique) les replongent au cœur du drame qu'ils ont vécu et qui a mis leur vie en danger. Les victimes revivent alors tout l'évènement de manière quasi hallucinatoire comme s'il se déroulait à nouveau dans le présent : c'est l'expérience du « flash-back ».

 

Pourtant, si on leur demande de le raconter en détail avec des précisions sur le lieu, le moment, les personnages, elles ne parviennent pas à se rappeler consciemment, c'est-à-dire explicitement, l'ensemble du contexte dans lequel le drame s'est déroulé. Le souvenir émotionnel, implicite, automatique et récurrent de l'évènement est très intense alors que le souvenir épisodique, conscient du même évènement sera minime. Voilà tout le paradoxe de la mémoire traumatique.

LES SYMPTÔMES OBSERVÉS POUR LES VICTIMES ET LES TÉMOINS

Au début, la personne semble faire face, et puis, sans cause apparente, les troubles vont apparaître : cauchemars, images violentes, la victime est emprisonnée dans des souvenirs qui lui font sans cesse revivre le traumatisme. Et ces souvenirs vont entraîner un changement de son état émotionnel et physique. Elle évite tout ce qui peut lui rappeler les faits, c'est ce que les spécialistes appellent un comportement d'évitement. Elle peut aussi être en état d'hyper vigilance et sursauter au moindre bruit. Ces troubles peuvent s'accompagner d'un manque de concentration et d'insomnie.

 

Il y a probablement autant de séquelles qu’il existe de singularité dans chaque individu. Cependant, un certains nombres de symptômes se retrouvent d’un patient à l’autre :


Revivre son traumatisme

Il est assez fréquent pour les personnes qui souffrent du trouble de stress post traumatique de revivre tout ou partie de l’évènement à travers des flashbacks et des cauchemars. Il se peut que quelque chose dans la vie quotidienne, comme un son ou une image puise déclencher cette réponse. Les flashbacks, les cauchemars, les images intrusives et les pensées intrusives peuvent être extrêmement pénibles à vivre pour les personnes dans la mesure où ils ont l’impression que l’évènement se produit encore et encore.

 

L’Hypervigilance
Souvent, les victimes trouvent que, après un évènement traumatisant, ils sont constamment en alerte et vigilants face à des évènements potentiellement menaçants. Il en résulte des états de stress permanents et ils peuvent facilement sursauter. Cette « hypervigilance » est généralement liée à un état d’irritabilité avec des crises de colère, un comportement agressif, des troubles du sommeil et des difficultés à se concentrer.


Éviter les souvenirs

Revivre une expérience traumatisante est extrêmement troublant, donc naturellement certains malades tentent d’éviter tout (et toutes les personnes) qui pourrait déclencher une réaction négative. Les patients pensent alors qu’il est préférable de ne rien ressentir du tout. Ils finissent par « s’engourdir » émotionnellement.


Éviter les situations, les gens, les conversations, les activités et les pensées qui se rapportent directement au traumatisme est une réaction courante. Les victimes de ce trouble tentent de s’occuper afin qu’ils ne puissent plus avoir assez de temps pour penser à leur traumatisme. Beaucoup d’entre eux vont développer une vision extrêmement pessimiste de la vie, avec bien souvent une perte d’intérêt pour les activités qu’ils affectionnaient autrefois. Les projets d’avenir deviennent de plus en plus difficiles à envisager et ils ont tendance à se détacher tant physiquement qu’émotionnellement des autres.


D’autres symptômes :

D’autres symptômes et indicateurs de l’état incluent des symptômes physiques inexplicables tels que des maux de tête sévères, des vertiges, des maux d’estomac, des sueurs, des tremblements et des douleurs thoraciques, ainsi que des problèmes de santé mentale tels que la dépression, les phobies et l’anxiété. Le trouble de stress post traumatique est un trouble de santé mentale en soi et les symptômes et les effets secondaires connus peuvent entrainer une rupture des relations personnelles et des relations de travail qui peuvent conduire à davantage de détresse.

LES SOLUTIONS POUR TRAITER UN TROUBLE DE STRESS POST TRAUMATIQUE (TSPT)

Cet état (car il est aussi appelé état de stress post traumatique) est un trouble qui se manifeste à la fois physiquement et psychologiquement, et à cet effet un traitement est nécessaire pour les deux aspects. Avant d’envisager un traitement médicamenteux, beaucoup de professionnels de santé privilégient des approches comme la psychothérapie. Cependant, lorsque les médicaments semblent représenter une solution pour le patient, on pourra privilégier les antidépresseurs (pour traiter le stress et l’anxiété), les Benzodiazépines (comme le diazépam qui traite l’irritabilité, le stress et les troubles du sommeil), ou les bêtabloquants.

 

En outre, il est important de préciser que certains de ces médicaments pourront déclencher des effets secondaires et donner naissance à une addiction.

L’HYPNOTHÉRAPIE POUR LES VICTIMES D’UN ATTENTAT

séance d'hypnose pour gérer la traumatisme

 

En plus de suivre un traitement qui leur avait été recommandé, certaines personnes souffrant de stress post-traumatique ont également constaté qu’une prise en charge par l’hypnose leur était bénéfique. Son approche non intrusive et les nombreux témoignages amènent de plus en plus de patients à se tourner vers cette technique.

 

Spécialisé dans la gestion du stress et des traumatismes, le travail de l’hypnose se déroule en plusieurs étapes : identifier les sources, puis neutraliser les charges émotionnelles conscientes et inconscientes liées. Ensuite la phase de « reconstruction » apporte les ressources nécessaires pour transformer l’expérience et pacifier l’histoire du sujet.

Le travail sur l’anxiété avec l’hypnose peut s’effectuer sous différents aspects :

 

  • Renforcement significatif du sentiment de sécurité
  • Au travers du travail de régression, on va rechercher la cause de la peur, l’origine même du mal être ce qui aura pour effet de réduire immédiatement le sentiment anxieux. Le but étant de permettre au sujet de réagir à l’évènement de manière beaucoup plus rationnelle.
  • Une fois les causes identifiées, l’hypnose va permettre un travail de désensibilisation face à la situation. La désensibilisation va supprimer la pouvoir négatif de la peur.
  • Toujours par un travail de régression, le sujet sera replongé dans des situations passées ou il a été confronté à ces situations angoissantes pour permettre à l’inconscient de chercher toutes les ressources nécessaires pour générer de nouveaux moyens de faire face à ces situations autrefois paralysantes.

 

Dans un second temps, un travail intéressant du praticien consistera à vous apprendre des techniques d’autohypnose afin de remplacer les pensées négatives par des suggestions positives, mais aussi de supprimer toutes les manifestations négatives, conséquences de la peur. L’autohypnose vous permettra de ralentir votre rythme cardiaque, et de vous amener dans un état de relaxation et de calme, ce qui aura pour effet de vous libérer de toutes les tensions.


L’hypnose est particulièrement utile pour permettre au patient d’accroitre son sentiment de sécurité, d’estime de lui et de contrôle sur ses symptômes dissociatifs. Cette nouvelle ressource peut devenir un moyen très efficace de lutter contre les effets du traumatisme et la réminiscence des flashbacks.

 

Le traitement par l’hypnose du symptôme post traumatique aigu ou chronique consiste à redonner un contrôle sur l’anxiété et met en place une désensibilisation par rapport à l’évènement traumatique. Ainsi l’hypnose permet de faire disparaitre les habitudes d’évitement mises en place et de voir les cauchemars, les réminiscences, les souvenirs répétitifs perdent alors de leur intensité émotionnelle.

L’HYPNOTHÉRAPIE POUR LES TÉMOINS D’UN ATTENTAT

Luc est un jeune homme de 32 ans, célibataire et sans emploi. Il n’a pas été victime mais témoin d’un attentat et cela a été suffisant pour imprégner en lui des cauchemars à répétition, des scènes de reviviscence et un syndrome dépressif. Des techniques de visualisation lors d’une séance d’hypnose, lui permirent de projeter dans son imaginaire un écran de télévision relié à un magnétoscope. Il fit apparaitre, par le souvenir, les images de la catastrophe. Il a ensuite placé ces images sur un écran à l’extérieur de lui-même, et gagné ainsi de la distance vis-à-vis d’elles ; puis, en manœuvrant la télécommande en a modifié le défilement. La touche « avance rapide » accélère la vitesse de défilement des images et l’a aidé à se débarrasser de ces impressions douloureuses. Une « cassette vidéo » spéciale conserve ses souvenirs, il n’a pas oublié, il a mis à distance cet évènement. À tout moment, Luc peut se remémorer ses souvenirs avec une émotion réduite grâce à ce contrôle. Après ce premier temps de travail orienté sur le passé, cette technique a été, ensuite, appliqué vers le futur.

L’EMDR, UN OUTIL POUR SOIGNER LES TRAUMATISMES

EMDR

 

Il y a vingt-cinq ans, l’EMDR faisait rire ; aujourd’hui, elle fait la différence. Très décriée à ses débuts, cette thérapie « pour l’angoisse, le stress et les traumatismes », qui soigne l’esprit en faisant bouger les yeux, est désormais très plébiscitée.


Californie, 1987. Une jeune femme se promène dans un parc. La tête pleine de « ces petites pensées négatives qu’on remâche sans arriver à les digérer », elle suit machinalement du regard les enfants qui jouent, les couples enlacés, les escadres de canards sur le lac. Et, tout à coup, elle constate que ses préoccupations ont disparu « toutes seules », laissant la place à une sérénité teintée de bonne humeur. Une autre aurait attribué ce phénomène aux vertus conjuguées du grand air et de l’exercice et n’y aurait plus pensé. Mais Francine Shapiro n’est pas n’importe qui. Doctorante en psychologie, elle a l’habitude de se servir d’elle-même comme d’un « laboratoire pour mes recherches corps-esprit ». Tout en continuant à marcher, elle entreprend donc de s’observer attentivement. Aucun doute : plus elle bouge les yeux de gauche à droite et inversement, plus ses problèmes s’estompent. Et, quand elle tente de se refocaliser volontairement sur eux, ils ont perdu leur charge émotionnelle négative.

 

C’est ainsi qu’est né l’EMDR, EyeMovement Desensitization and Reprocessing ou Désensibilisation et Reprogrammation par les Mouvements Oculaires. « Le fonctionnement de cette technique thérapeutique n’est pas encore entièrement élucidé, parce que la neurophysiologie du cerveau reste en partie mystérieuse, explique la psychologue Evelyne Josse, responsable du comité Communication pour EMDR-Belgique.


Mais une chose est sûre : l’EMDR reproduit les mouvements oculaires rapides qui surviennent spontanément pendant le sommeil paradoxal ou sommeil de rêve, le stade du sommeil où sont traités et « digérés » les évènements vécus pendant la journée. » Notre cerveau possède en effet un système naturel de guérison qui nous permet de surmonter les difficultés quotidiennes en les re-traitant dans notre cortex préfrontal, siège du raisonnement. Face à certaines expériences traumatisantes, toutefois, ce mécanisme peut s’enrayer.


L’information relative à cette expérience est alors stockée dans notre cerveau émotionnel, au niveau de l’hippocampe et de l’amygdale, où elle reste comme enkystée, hors d’atteinte de notre cerveau rationnel, explique Evelyne Josse. Et, dans le réseau de mémoire dysfonctionnel ainsi créé, il suffit d’un rien – une rencontre, un sentiment d’impuissance, voire un simple symptôme physique comme l’accélération des battements cardiaques, par exemple – pour réactiver les émotions liées à l’expérience traumatisante, au point de perturber la qualité de vie et parfois l’équilibre psychique de la personne. »

 

Le rôle de l’EMDR est de débloquer la situation en amenant le patient à revivre, dépasser et retraiter le traumatisme, jusqu’à ce qu’il puisse le classer à sa juste place dans l’album de sa vie, au lieu de se laisser envahir par lui. « Les mouvements oculaires ne sont d’ailleurs pas indispensables, précise Evelyne Josse. L’important est que la stimulation soit bilatérale. Des tapotements sur les mains ou les genoux, ou bien des bips sonores dans une oreille puis dans l’autre, se sont révélés tout aussi efficaces. » Mais, quelle que soit la forme de stimulation choisie, peu de patients sont conquis d’emblée.

 

« J’étais très sceptique, avoue Isabelle, 36 ans, dont la personnalité avait été transformée par un viol subi à l’âge de 17 ans. Je n’avais pas voulu consulter de thérapeute, j’étais persuadée de pouvoir m’en sortir seule, mais j’étais devenue très agressive.


Et, après mon mariage, il y a deux ans, cette agressivité s’est tellement exacerbée que la séparation nous est bientôt apparue comme la seule solution possible. Sur l’insistance de mon mari, cependant, nous sommes allés voir un thérapeute de couple. C’est lui qui m’a recommandé l’EMDR. Nous avons fait quatre ou cinq séances, au cours desquelles, à travers des séries successives de mouvements des yeux, j’ai dû revivre le viol, à plusieurs reprises, de façon chaque fois différente. Je me sentais un peu ridicule, comme une petite fille à qui on demande de refaire sans cesse le même dessin sur une feuille blanche.

J’ai réussi à prendre mes distances par rapport au passé, et je me suis beaucoup adoucie. Désormais, je parviens à parler de ce qui m’est arrivé, ce que je ne faisais jamais autrefois. Et mon mari et moi sommes toujours ensemble... »

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon dont l’hypnose pourrait vous aider à traiter le traumatisme suite à un attentat, vous pouvez contacter un professionnel qualifié dans votre région en utilisant l’outil de recherche situé sur la page d’accueil de ce site.

 

L’Hypnose thérapeutique est reconnue comme un moyen efficace de traiter divers problèmes, et de plus en plus de professionnels de la médecine recommandent cette technique.