Comment le stress fait chuter les chances de tomber enceinte

Une étude de l'université de Kentucky a établi que le stress peut réduire de 40% les chances pour une femme de concevoir un enfant. Il est donc nécessaire pour les dames souffrant de stress de consulter un spécialiste qui saura les aider à mieux le traiter, et donc à empêcher que cela n'influe sur leurs chances de conception.

Sylvain Mimoun est gynécologue, andrologue, psychosomaticien. Il est directeur du Centre d'andrologie de l'hôpital Cochin à Paris; Il est également chroniqueur radio et TV, notamment au Journal de la santé (France 5) où il tient la rubrique "Questions sexo". 

Atlantico : Selon une étude de l'université de Kentucky (voir ici), le stress peut réduire de 40% les chances d'une femme de concevoir un enfant. Existe-t-il des moyens pour diminuer le stress chez les femmes souhaitant concevoir un enfant ? Si oui, lesquels ? Si non, comment réduire les effets négatifs de ce stress chez les femmes pour les aider à concevoir ?

 

Sylvain Mimoun : Il y a un certain nombre de méthodes pour lutter contre le stress, mais dans ce domaine en particulier, les meilleures méthodes pourraient être l'hypnose, l'auto-hypnose ou la sophrologie, de façon à ce que ça ne passe pas uniquement au niveau conscient.

  

Pour cela, je conseillerais des psychologues ou des médecins s'occupant de psychosomatique, voir des hypnothérapeutes qui pourraient mener des séances d'hypnoses "classiques" dans un premier temps, et ensuite des exercices d'auto-hypnose que la femme pourra effectuer elle-même pour atteindre le même résultat.  

 

En effectuant des séances d'auto-hypnose, comme le font les sportifs de haut niveau, les femmes peuvent prendre un peu de recul à l'intérieur d'elles-mêmes et ouvrir les canaux qui risquent de se crisper.

 

L'avantage de ces méthodes, c'est qu'elles sont assez cadrées et peuvent être transmises à la patiente, pour que celle-ci apprenne à non pas se focaliser sur le fait d'avoir un enfant ou non, mais à ne plus être dans la crispation.

 

Si une femme s'occupe d'elle-même, notamment sur le plan psychologique, elle se donne les meilleures chances de procréer.

Pourquoi et comment le stress peut-il réduire les chances d'une femme de concevoir un enfant ?

Si l'on reste du côté des difficultés de la femme à concevoir un enfant, il existe deux ou trois causes psychologiques pouvant interférer sur la survenue d'une grossesse.

 

Le stress psychologique peut causer des problèmes d'ovulation. C'est-à-dire qu'il n'y a pas un équilibre psychologique suffisant pour que l'ovulation ait lieu. On sait qu'une femme qui est stressée aura du mal à ovuler, et donc s'il y a moins d'ovocytes, elle connaîtra des difficultés à avoir un enfant.

 

Le deuxième aspect se situera au niveau de la glaire. Il s'agit d'une substance sécrétée au niveau du col de l'utérus. Au moment de l'ovulation, cette glaire se liquéfie pour faciliter le passage des spermatozoïdes. Néanmoins, le fait d'être stressé peut rendre cette substance plus ou moins imperméable, et donc entraver leur passage.

Y a-t-il d'autres états psychologiques qui font baisser les chances d'une femme de concevoir un enfant ? 

Des désordres d'ordre psychologique peuvent aboutir au fait qu'il n'y ait pas de rapport sexuel du tout, lorsque la femme est tellement préoccupée par elle-même ou par les soucis qu'elle traverse par exemple.

 

Il est évident qu'une femme dont l'état d'esprit est perturbé sera peu encline à avoir un rapport, et donc à concevoir.

  

Propos recueillis par Thomas Gorriz pour ATLANTICO