Hypnose Ericksonienne : de quoi s'agit-il et quelles sont les indications ?

On entend beaucoup parler de l'hypnose Ericksonienne : de quoi s'agit-il ? À quoi ça sert ? On a posé la question à une spécialiste.

L'hypnose Ericksonienne, c'est quoi exactement ?

L'hypnose Ericksonienne fait référence à Milton Erickson, le psychiatre américain à l'origine de cette discipline qui est arrivée en France dans les années 1980.

Milton Erickson avance l’idée que derrière chacun de nos comportements (même les plus nocifs) se cache une intention positive " explique Catherine Roumanoff-Lefaivre, hypnothérapeute.

Malgré tous vos efforts, vous n'arrivez pas à arrêter de fumer ? Peut-être cherchez-vous à vous rapprocher d'un père, d'un grand-père ou d'un oncle qui fumait. Vous ne pouvez pas vous empêcher de manger deux pains au chocolat au petit-déjeuner ? Ce rituel alimentaire est peut-être un moyen de vous connecter à un souvenir d'enfance... Ces stratégies sont bien souvent inconscientes !

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" Il est difficile de donner une définition synthétique de l'hypnose Ericksonienne car chaque séance est vraiment personnalisée en fonction du patient, de sa demande et de son histoire : c'est du sur-mesure ", précise Catherine Roumanoff-Lefaivre. " Milton Erickson a laissé quelques écrits, et chacun va modéliser sa méthode à sa façon. Il n’y a pas de mode d’emploi unique, mais une philosophie qui consiste avant tout à considérer l’inconscient comme un réservoir de ressources. "

Une séance d'hypnose Ericksonienne se déroule toujours – plus ou moins – de la même manière : après une discussion destinée à déterminer les besoins du patient (l'anamnèse), le thérapeute va guider la personne dans un état d'hypnose (on parle d'" induction ") et agir sur le plan inconscient pour " agrandir les perspectives, offrir plus de choix, transformer les expériences en faisant faire de nouveaux apprentissages " (c'est le " plateau thérapeutique ").

Schématiquement, il existe deux " grandes méthodes " en hypnose Ericksonienne :

  • Au cours de la séance, les intentions positives des comportements dont la personne veut se débarrasser vont être mis à jour, et l’inconscient va puiser dans ses ressources pour trouver une " autre façon de faire " qui respecte cette intention positive. Ainsi tout risque de déplacement de symptôme est éliminé d’office.
  • Le travail peut être fait aussi de façon très symbolique, car l’hypnose Ericksonnienne repose sur des représentations mentales. Le thérapeute va demander à son patient de décrire son souci " avec ses mots " : il s'agit de répondre à la question " c'est comme quoi ? ". Par exemple : une personne qui a du mal à parler en public pourra décrire une " boule " dans sa gorge. " Pendant la phase d'hypnose, en reprenant les métaphores du patient et grâce à un vocabulaire spécifique, on va pouvoir faire évoluer la représentation de " la boule " afin de faire progressivement disparaître la sensation" explique l'hypnothérapeute.

L'hypnose Ericksonienne, à quoi ça sert ?

Bonne nouvelle : l'hypnose Ericksonienne sert... à tout, ou presque. " L'hypnothérapeute agit sur les représentations internes et symboliques d’une personne, et ces représentations concernent tous les domaines, explique la spécialiste. La thérapie Ericksonienne est donc indiquée dans la plupart des situations – c'est d'ailleurs la forme d'hypnose que l'on pratique le plus en France. "

Plus spécifiquement, l'hypnose Ericksonienne est indiquée dans les cas suivants :

  • Perte de poids,
  • Arrêt du tabac,
  • Rupture sentimentale,
  • Phobies,
  • État dépressif,
  • Sentiment de " blocage " personnel ou professionnel,
  • Gestion du stress,
  • Insomnies,
  • Migraines...

Y a-t-il des contre-indications ?L'hypnose est un état de dissociation : le patient est à la fois ici et ailleurs, explique Catherine Roumanoff-Lefaivre. Par conséquent, l'hypnose Ericksonienne ne convient pas aux patients souffrant de troubles dissociatifs. " Demandez conseil à votre médecin.

Sinon, l'hypnose est accessible à tous, à partir de l'âge de 7 ans : " dès que les enfants sont en âge de se concentrer, la séance est possible – on peut notamment travailler sur l’énurésie, les troubles du sommeil, le stress à l'école... ".

Un dernier conseil ?C’est la personne concernée qui prend rendez-vous. C’est à elle de faire la démarche car, comme pour toute thérapie, la motivation personnelle, l’envie de changer est fondamentale. " Message reçu !

Merci à Catherine Roumanoff-Lefaivre, psychopraticienne et hypnothérapeute, auteure du Journal d'une hypnothérapeute (éd. Eyrolles) et de 5 secrets pour maigrir avec l’hypnose (éd. Eyrolles).

Publiée sur femmeactuelle.fr par Apolline Henry

 

 

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