Hypnose, une pratique répandue dans les hôpitaux
L’hypnosédation ou contrôle de la douleur par l’hypnose est une pratique médicale désormais implantée dans les hôpitaux. Son champ d’action est très vaste, du traitement de la douleur et du stress à l’amélioration de la tolérance d’une chimiothérapie. Elle est efficace sur les enfants et les personnes âgées.
Hypnose et chirurgie, des effets bénéfiques incontestables
Jules Cloquet est le premier chirurgien à avoir réalisé la première intervention chirurgicale sous hypnose en 1829. Il a procédé à une mastectomie sous un sommeil magnétique. Ainsi, l’hypnosédation n’est pas vraiment une pratique médicale nouvelle. Elle a juste été oubliée depuis la découverte de l’éther et du chloroforme en 1846. Cependant, elle revient en force depuis les années 1990.
Selon le Dr Eric Fournier, anesthésiste du CHU de Tours et spécialiste de l’hypnose médicale, l’hypnose en chirurgie offre plusieurs avantages. Il s’agit d’un procédé beaucoup moins lourd que l’anesthésie. Une intervention chirurgicale sous hypnose ne requiert pas l’utilisation d’un respirateur. L’hypnosédation évite également les effets secondaires des anesthésiques comme le risque de confusion et d’agitation au réveil.
Preuve de l’efficacité de ce savoir-faire ressuscité, le Pr Ilyess Zemmoura, neurochirurgien au CHU de Tours, a recours à l’hypnose pour des interventions de neurochirurgie éveillée depuis 2011. Cela lui permet de prévenir la dépression des neurones à cause des effets anesthésiques. Chaque année, il réalise 15 à 20 opérations d’ablation de gliomes de bas grade.
Hypnose contre le stress et la douleur, une efficacité avérée
L’hypnosédation n’est pas seulement utilisée en blocs opératoires. Désormais, cette pratique est adoptée dans les unités de pédiatrie. Le contexte hypnotique est mis en place dès l’accueil. Grâce à des mots et des gestes rassurants, le personnel soignant met les enfants en confiance et évite le stress d’un geste douloureux. En effet, ils sont beaucoup plus sensibles à l’hypnose conversationnelle.
Les enfants peuvent en plus apprendre l’autohypnose pour la gestion des douleurs chroniques. Par exemple, des enfants de quatre à cinq ans atteints de leucémie sont initiés à l’hypnose. Ainsi, ces derniers sont capables d’endormir une zone douloureuse et de ne pas écouter une partie de leur corps. Pour les médecins, ils ont un meilleur imaginaire et constituent ainsi de meilleurs candidats à l’hypnose.
En gériatrie, l’hypnose sert également à gérer l’anxiété générée par les soins, même les plus simples. Avec l’hypnose formelle et la transe conversationnelle, les personnes âgées admises dans le service long séjour sont plus coopératives.
Article relayé par la rédaction de Allo-medecins.fr