Les blessures d’abandon et l'hypnose

La névrose d’abandon est un sentiment et état psychoaffectif d’insécurité permanente liés à la peur irrationnelle d'être abandonné par ses parents ou ses proches, sans rapport avec une situation réelle d’abandon.

Les multiples facettes de l’abandon

La personne se dit des choses comme “ il y’a quelque chose en moi qui ne peut pas plaire aux autres, qui ne peut pas être aimé, pas vu, pas accepté ou pas compris. La personne est très souvent en retrait, comme si quelque chose à l’intérieur d’elle se ferme continuellement avec une dimension non participative car la personne a l’impression qu’on ne veut pas d’elle. La personne souffrant de névrose d’abandon laisse le “pouvoir” à l’autre, à la personne à laquelle elle s’est attachée. Il peut alors y’avoir des “abus de pouvoir”. On parle alors d’abandonite c’est-à-dire comment je laisse le pouvoir à l’autre ou comment l’autre a pris le pouvoir sur moi, comment je suis dépossédée de mon autonomie et de ma capacité de liberté.

Dans le mot abandon, on retrouve différentes notions telles que le fait de cesser de s’occuper, de rejeter, de repousser, d’écarter, d’évincer, d’exclure, d’éjecter, de quitter. En laissant à l’abandon, c’est la sensation de laisser en désordre, sans soin, sans protection.

Souvent, on retrouve une absence de figure de protection avec une sensation que l’extérieur met en danger, d'être à la merci de l’environnement.

On retrouve ce sentiment d’abandon assez fréquemment chez les personnes timides, souffrant de phobies sociales, les personnes passives ou encore les personnes dépressives.
Les personnes états limites souffrent également d’une très puissante sensation d’abandon.


Souvent, la personne se construit autour de sa ou ses blessures d’abandon, son identité peut se forger autour de sa blessure. Elles vont alors se retrouver dans des situations et/ou s’entourer de personnes qui vont valider leur blessure, leur confirmer que ça doit être comme ça.

 

Les 7 blessures d’abandon


- le rejet : sentiment qu’on n’a pas le droit d’exister. On est en train de demander la permission pour exister. La construction narcissique est difficile, les personnes concernées sont très souvent timides, en retrait, n’osent pas s’affirmer, en dessous de leur capacité. Elles ont du mal à trouver leur place. Leur plus grande peur est souvent la panique et ont peur de disparaître. Elles sont souvent détachées du matériel, procrastinent, ont du mal à s’incarner, ont du mal avec l’argent, sont extrêmement perfectionnistes, elles veulent toujours bien faire, elles surinvestissent la sphère intellectuelle, très dans le mental. Elles sont très dépréciatives vis-à-vis d’elles-mêmes, se croyant nulles, sans valeur, recherche d’une solitude. Elles font souvent face à des difficultés sexuelles. Elles peuvent alterner entre de grandes phases d’amour de soi avec des phases de haine profonde.

- l’abandon : Il y’a eu une absence, un manque de nourriture affective (pas forcément une absence physique). Ce sont des personnes qui se comportent en victimes, qui ont besoin d’un côté fusionnel, de présence et de soutien. Elles ont des difficultés à faire ou à décider toute seule. Elles demandent des conseils mais ne les suivent pas forcément car elles tentent par elles-mêmes mais souvent échouent : une forme de tristesse est présente qui cache souvent une colère. Elles pleurent facilement et pensent qu’elles n’ont pas le droit d'être aimées.

- l’humiliation : impression qu’on s’est moqué d’elles (justifié ou non), sentiment de honte qui s’est installée. La sensation que les autres vont faire du mal et vont l’atteindre. Les personnes concernées ont souvent honte d'elles-mêmes ou peur de faire honte. Elles n’aiment pas aller vite. Elles connaissent leurs besoins mais ne les écoutent pas. Elles sont beaucoup dans le contrôle, côté psychorigide. Elles se croient souvent sans cœur, moindre que les autres. Elles ressentent de la culpabilité, du dégoût par rapport à elles-mêmes, ont honte de leurs désirs sexuels et se punissent fréquemment. On retrouve souvent des compensations avec la nourriture : boulimie, hyperphagie.

- la trahison : les personnes concernées sont méfiantes de l’autre, méfiantes de l’engagement. Elles cherchent à être spéciales et importantes, elles ont du mal à tenir leurs promesses et engagements ou se forcent à les tenir. Elles mentent facilement, sont manipulatrices, dans la séduction. Elles ont beaucoup d’attentes car elles ne veulent pas être de nouveau trahies. Elles sont convaincues d’avoir raison et tentent de convaincre l’autre. Elles se confient difficilement, ne montrent pas leur vulnérabilité.

 

- l’injustice : elles cherchent à ne pas être face au jugement car se sentent constamment coupables, en faute. Elles sont très perfectionnistes, se justifient beaucoup, ont des difficultés à demander de l’aide. Elles utilisent le rire comme mécanisme de défense pour cacher leur sensibilité. Elles ont des difficultés à se faire plaisir sans se sentir coupable, ont peur des conséquences, ont du mal à respecter les limites. Elles aiment l’ordre, sont dure avec leurs corps. Elles sont colériques, froides et ont du mal à montrer leur affection.

- la dévalorisation : le lien social est profondément affecté, le regard des autres est humiliant et touche les valeurs et les croyances. La personne est toujours aux aguets, timide, procrastine, perfectionniste, peur d'être mal jugé. Elles ont une grande peur de l’affirmation d'elle-même, peur d’un retour de bâton et qui montre mon infériorité par rapport aux autres.

- la privation : les personnes concernées sont dans la peur fondamentale, la crainte de manquer. Elles sont méticuleuses, rigoureuses, avec un surinvestissement intellectuel. Elles remplacent ce qui leur a manqué par la pensée. Ce sont des personnes très envieuses car elles ont l’impression d'être dépossédées. Leur plus grande peur est la solitude.


Pour sortir de ses blessures d’abandon, cela passe pour certaines personnes par le fait de les identifier, de les conscientiser, de les comprendre, de les accepter pour pouvoir évoluer et apprendre à en faire une force ou encore évoluer vers une autre identité. La solution sera différente en fonction de chacun.


Quand une personne vient en suivre un accompagnement en hypnose pour une ou plusieurs blessures d’abandon, c’est qu’elle souhaite dire stop à ce mode de fonctionnement pour évoluer vers autre chose. C’est pourquoi commence un travail sur les émotions, les comportements, les habitudes ancrées. Un travail identitaire se fait pour un certain nombre de personnes pour apprendre à être autrement au monde. Un travail sur l’acceptation de soi, de sa présence au monde/aux autres est légitime, qu’on a de la valeur, que notre être, notre parole ont de la valeur... La construction des valeurs, l’affirmation de ses valeurs, l’adhésion à ses propres valeurs pour pouvoir les défendre est un travail envisageable également.

Pour d’autres, un travail sur accepter que la personne qui devait être présente ne l’a pas été.

Si vous avez une question, je me ferais un plaisir d’y répondre. Retrouvez toutes les informations sur l'hypnose ainsi que mes coordonnées ici.


Bien à vous,

Laurie Le Borgès
Hypnose Paris 10
06.83.98.01.24