Se préparer à l'accouchement

IL EST TOUT À FAIT POSSIBLE DE PRÉPARER SON ACCOUCHEMENT AVEC L'AIDE DE L’HYPNOSE.

Un nombre croissant de femmes décident d'avoir recours à l'hypnose pour les aider à gérer le stress et la douleur avant, pendant et après l'accouchement. Un grand nombre d'hopitaux et de praticiens proposent desormais ces techniques à leurs patientes.

 

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L'ACCOUCHEMENT SOUS HYPNOSE

Et si l’hypnose pouvait remplacer la péridurale ? C’est en tous cas ce que prônent celles qui ont eu l’occasion de la pratiquer pendant leur accouchement. L’hypnoanalgésie, c’est le nom que prend l’hypnose éricksonienne lorsqu’elle est utilisée dans le but de lutter contre la douleur, et notamment, contre la peur de la douleur, séduit de plus en plus de femmes.

 

L’hypnose pour l’accouchement est une méthode récente, mais dont les demandes ne cessent d’augmenter. De nombreuses femmes à travers le monde s’y intéressent et ont décidés de franchir le pas, d’ailleurs, celles qui ont eu recours à l’hypnose pour leur premier enfant, ont pour la plupart décidé de renouveler l’expérience pour leur second, à l’instar de la très célèbre Kate Middleton.

 

Préparation à l'accouchement

 

L’hypnose, utilisée depuis plusieurs années en soins pédiatriques, dentaires ou encore en consultations anti-tabac, fait à présent son entrée dans les salles d’accouchement. Une pratique récente et encore méconnue, qui peut faire peur à certaines futures mamans. Pourtant, la technique fait ses preuves. À tel point que certaines sages-femmes, formées et certifiées hypnothérapeutes, l’ont aujourd’hui intégré aux méthodes qu’elles enseignent en cours de préparation à la naissance.


À l’hôpital Robert Debré, à Paris, trois des trente-cinq sages-femmes de la maternité viennent de se former à cette pratique. Catherine, Florence et Hélène se réjouissent de ce nouvel outil. « Dans le cadre de nos fonctions obstétricales, il y avait de nombreux moments où nous nous retrouvions dans l’impossibilité médicale de gérer la douleur, relate l’une d’elles. Les techniques d’hypnose nous ont permis de pouvoir aller vers la patiente en lui proposant une solution, de l’accompagner et de mettre en place un relationnel vraiment intéressant. » Et les patientes, qu’en pensent-elles ? Si la plupart avouent avoir été un peu sceptiques au début, toutes recommandent aujourd’hui cette méthode qui leur a permis, selon leurs propres mots, « d’oublier la douleur et de vivre un accouchement plus zen ».

CONTRÔLER SA DOULEUR ET SA PEUR

Les sages-femmes ont constaté que les accouchements sous hypnose permettaient un relâchement global, et donc, une dilatation plus rapide. Le travail serait alors moins long, moins fatiguant et par conséquent, les suites de couches seraient moins compliquées. Par ailleurs, ce seraient également des accouchements moins traumatiques, qui, par conséquent, entraineraient moins de dépressions post-natales.

 

« En sortant du rendez-vous avec l’anesthésiste, au huitième mois de grossesse, je me suis complètement effondrée. Je venais d’apprendre qu’à cause d’une contre-indication médicale, je n’aurais pas le droit à la péridurale pour mon accouchement. » Comme de nombreuses femmes qui ont eu recours à l’hypnose pour la naissance de leur enfant, c’est dans ces circonstances que Joannie a pour la première fois entendu parler de cette technique : en cherchant une alternative à la péridurale. Mais attention, l’hypnose n’est pas seulement alternative, elle peut aussi être simplement complémentaire. « Le but, explique Isabelle Ignace, psychologue clinicienne et formatrice pour l’Institut Français d’Hypnose, c’est d’aider la patiente à reprendre les rênes, à retrouver le contrôle d’elle-même, afin de l’extraire de sa peur et de sa douleur. » Concrètement, il s’agit d’inviter les patientes à se projeter dans un imaginaire qui les apaise, les rassure.

HYPNOTISÉES, MAIS CONSCIENTES QU'ELLES ACCOUCHENT

A noter que l’état de conscience modifiée dans lequel se retrouvent les patientes ne les empêche pas de se souvenir de leur accouchement. «L’hypnose permet de gérer la douleur des contractions, mais en aucun cas de passer à côté de l’accouchement. Comment une femme ne pourrait-elle pas être consciente que son bébé arrive ?», ironise Danielle Lelaidier (sage-femme également hypnothérapeute). «Les femmes ont l’impression d’avoir contrôlé ce qui s’est passé, les retours d’expériences sont très positifs »

COMMENT SE DÉROULENT LES SÉANCES DE PRÉPARATION ?

Le Dr. Bensoussan (Anesthésiste réanimateur depuis 33 ans et Hypnothérapeute) conseille de démarrer les séances d’hypnose au sixième mois de grossesse, à raison d’un rendez-vous d’une heure tous les quinze jours. « On apprend essentiellement à gérer la douleur ». La gestion de la douleur prend du temps et requiert de se familiariser avec plusieurs techniques. Parmi les techniques les plus utilisées : le transfert de la douleur. « Cela peut être le fait de transférer sa douleur sur une autre partie de son corps, un exercice aisé quand on est en état de transe hypnotique : chaque fois qu’une contraction arrive, la future maman peut ainsi déplacer sa douleur au pied par exemple ; en créant une seconde douleur artificielle, elle distrait son cerveau et ne ressent plus la contraction ». Une autre technique consiste à faire réaliser à la patiente des tâches inutiles : pendant que toute sa concentration est focalisée sur cette tâche, elle va oublier sa contraction douloureuse. « On peut aussi demander à la future maman de s’imaginer dans un endroit agréable prédéterminé, où elle peut se réfugier quand la douleur se fait sentir », confie le Dr Bensoussan.

 

La préparation avec hypnose met également l’accent sur la sensorialité, avec des exercices permettant de travailler sur les muscles du périnée et la dilatation du col utérin. « Je demande par exemple à ma patiente de visualiser son bébé, et le chemin qu’il reste à parcourir par son nouveau-né ».

RÉCUPÉRATION ET RESPIRATION

Les séances peuvent également donner des clefs pour récupérer entre deux contractions au moment du travail précédant l’accouchement. « J’apprends à mes patientes à alterner entre une contraction et une phase de relaxation profonde immédiate, un peu sur le modèle des micro-siestes des navigateurs », raconte le Dr. Bensoussan.

Le travail sur la respiration est également primordial. « J’apprends à mes patientes deux techniques : la technique hypnotique avec visualisation, où l’on invite à ressentir la respiration à travers des éléments métaphoriques, comme en imaginant des bulles d’air par exemple ; et la technique du ressenti, qui veut que l’on ressente simplement sa respiration, que l’on accompagne son souffle, comme on peut le faire pendant un cours de yoga ou de Pilates ».

LE JOUR DE L’ACCOUCHEMENT

Si les patientes sont formées à l’auto-hypnose, il est courant que le jour de l’accouchement une sage-femme ou un médecin anesthésiste réanimateur formés à l’hypnose assistent la future maman. « Il est par exemple possible d’avoir une séance d’hypnose au moment de la pose de la péridurale, de l’utilisation de ventouse ou de forceps, ou encore en cas d’une césarienne non prévue. Notre rôle est d’accompagner la femme, pour la sortir des gestes techniques et gérer son stress. Une dissociation est la bienvenue pour s’extraire d’un contexte stressant et ce savoir-faire peut s’utiliser à n’importe quel moment de l’accouchement, notamment dans le bloc obstétrical », souligne le médecin.

L’AUTO-HYPNOSE : UN OUTIL POUR SE PRÉPARER JUSQU’AU DERNIER MOMENT

auto hypnose pour l'accouchement

 

Delphine est une femme qui a eu recours l’hypnose. Elle s’est familiarisée avec les techniques d’hypnose dès son 5e mois de grossesse avec l’aide d’un professionnel de l’hypnose. « Cela m’a permis d’appréhender l’accouchement de manière sereine, de ne pas avoir peur de ce moment inconnu, puisqu’il s’agissait de mon premier bébé. J’ai commencé par des séances en groupe, puis en individuel. Un jour, nous avons enregistré l’une d’elles avec mon téléphone. Cela m’a permis, sur mon dernier mois de grossesse, de refaire seule à la maison des séances durant lesquelles je m’appuyais sur cet enregistrement. » L’entraînement profite en effet à l’hypnose, parce qu’il permet de parvenir plus facilement à l’état de pleine conscience recherché. Mais aussi parce qu’il offre aux femmes qui n’auraient pas la chance d’avoir à leurs côtés une sage-femme formée à l’hypnose le jour J de pratiquer l’autohypnose. À condition que les supports sonores soient personnalisés : adaptés à la personne qui les utilise, à son imaginaire, aux situations qui l’apaisent.

 

Néanmoins, les séances préparatoires ne sont pas indispensables, et dans la plupart des cas, les sages-femmes proposent l’hypnose à leurs patientes alors que celles-ci entrent en salle de travail. « Je me souviens de cette femme qui est arrivée un soir, complètement paniquée, raconte Hélène, une sage-femme. Elle n’avait pas le droit à la péridurale. Une collègue venait de lui dire : vous avez de la chance, cette nuit, il y a une sage-femme qui fait de l’hypnose.  La patiente, qui pourtant n’y connaissait rien, m’a ouvert grand les bras. Il fallait faire vite, elle était sur le point d’accoucher. En une seule phrase, je lui ai juste proposé qu’elle me laisse le bas de son corps, et qu’elle ne garde que le haut. Ce n’est pas le genre d’expérience qui se reproduit tous les jours, mais ça a été très impressionnant. Ça a eu l’effet d’une véritable anesthésie. »

 

L’Hypnose thérapeutique est reconnue comme un moyen très efficace pour accompagner le changement, et de plus en plus de professionnels de la médecine recommandent cette technique. Si vous avez des questions à ce sujet ou si vous souhaitez prendre rendez-vous, n’hésitez pas à discuter directement avec les praticiens que nous conseillons sur notre plateforme.