Plus de 80% des médecins croient aux bienfaits de l'hypnose : étude Odoxa
Homéopathie, hypnose, ostéopathie, acupuncture, sophrologie, méditation, phytothérapie… Que pensent réellement les médecins de toutes ces médecines dites alternatives et complémentaires ? Le dernier baromètre santé 360 d'Odoxa* avance de surprenants éléments de réponses.
On y apprend qu'un médecin sur trois (33 %) croit aux « bienfaits pour la santé » de l'homéopathie. La bienveillance grandit quand on évoque les vertus de l'acupuncture et de la sophrologie (69 % des médecins), de l'ostéopathie (74 %) ou de l'hypnose (85 %). Une majorité de praticiens montre aussi des signes d'intérêt pour la phytothérapie (58 %) et la méditation (66 %).
Globalement, leurs patients font preuve d'un enthousiasme nettement plus élevé pour toutes ces pratiques alternatives. L'homéopathie arrive en troisième position sur le podium des favoris (72 % des Français lui attribuent des bienfaits pour la santé), derrière l'acupuncture (78 %) et l'ostéopathie (85 %).
Le sondage révèle ainsi un fossé entre d'une part les avis et pratiques des patients et d'autre part les recommandations de leurs médecins. Un Français sur deux (52 %) déclare utiliser l'homéopathie pour se soigner, quand moins d'un médecin sur trois (28 %) en fait la publicité dans son cabinet. En revanche, ils sont 67 % de praticiens à avoir déjà recommandé une autre médecine alternative et complémentaire.
Plus significatif encore, parmi les médecins qui recommandent le recours à l'homéopathie à leurs patients, seul un praticien sur deux (51 %) met en avant « l'efficacité propre » à cette thérapie, « hors effet placebo ». 41 % (de ceux qui recommandent) ne lui reconnaissent pas d'efficacité propre mais estiment qu'il s'agit là d'un « bon placebo ». Enfin 8 % expliquent qu'ils répondent à une demande de leurs patients et que « cela ne vous semble pas opportun d'argumenter ».
Odoxa s'est intéressé au drôle de rapport qu'entretiennent les médecins avec l'homéopathie, à quelques semaines d'arbitrages très attendus sur son remboursement (initialement demandé pour février mais pas attendu avant le printemps).
Il a été ainsi proposé de qualifier l'homéopathie par une série de qualificatifs. À ce petit exercice, les médecins affichent une nouvelle fois leur scepticisme mais sans condamnation absolue, reflétant la division du monde médical.
Pour la profession, l'homéopathie est d'abord « facile à se procurer » (89 %) et « naturelle » (53 %). Mais seuls 19 % des médecins la jugent « efficace pour guérir » et 39 % « utile » (sans autre précision). On retrouve ici peu ou prou le tiers de praticiens qui croient aux bienfaits de l'homéopathie pour la santé.
Pour autant, 86 % de l'ensemble des médecins associent les granules à un effet placebo et 74 % considèrent l'homéopathie « dénuée de valeur scientifique ». Moins d'un médecin sur deux (45 %) applique à l'homéopathie le qualificatif radical de « charlatanerie ».
Les médecins sous-estiment les refus de médicaments
Les praticiens ont aussi été interrogés sur leur conception de l'homéopathie... par rapport à la médecine conventionnelle. Sans surprise, la quasi-totalité (97 %) affirment que l'allopathie est plus efficace que l'homéopathie pour soigner les maladies graves, mais aussi plus scientifique et plus contrôlée.
La médecine conventionnelle est jugée également plus rassurante (82%) et plus efficace pour soigner les maladies bénignes (57 %). Sondée enfin sur « le plus nocif sur la santé à long terme », la profession est divisée mais 53 % des médecins placent la médecine conventionnelle devant l'homéopathie au regard de ce critère.
Enseignement édifiant : 28 % des patients refusent parfois un traitement prescrit (ou ne le prennent pas) au profit d'un traitement à base d'homéopathie ou de médecines alternatives. Or, les médecins sous-estiment largement cette proportion de patients (limitée à 10 % selon eux) susceptibles de jeter leur ordonnance aux orties...
* Sondage réalisé pour Orange, nehs (actionnaire du « Quotidien »), Asip Santé, Sciences Po, le Figaro santé et France Inter, auprès d'un échantillon de 290 médecins (76 généralistes, 166 spécialistes et 48 internes) interrogés par Internet du 26 décembre 2018 au 20 janvier 2019 et d'un échantillon de 995 Français représentatif de la population française, interrogés par Internet les 19 et 20 décembre 2018.
Article relayé pour Lequotidiendumedecin.fr
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